خلاصة:
A première vue Alfred de Musset et Pierre Loti sont deux écrivains séparés par un demi-siècle, ayant créé des oeuvres de tonalité bien différente. Mais à la lecture attentive de ces oeuvres, une impression se fait jour. Alfred de Musset naît à Paris en 1810 et mène une vie essentiellement parisienne jusqu’à sa mort précoce en 1857. Son oeuvre la plus connue est composée de poésies et également de nouvelles et contes ou des pièces de théâtre. Pierre Loti naquit Julien Viaud à Rochefort, une petite ville provinciale de la façade atlantique en 1850 et mena une vie très voyageuse. Il mourut à Hendaye en 1923. Son oeuvre se compose de romans et de récits de voyages pour l’essentiel. Mais aussi d’un journal intime. Or au fil de la lecture des textes des oeuvres de Pierre Loti, Aziyadé, le Journal, le Roman d’un enfant en particulier, apparaissent de nombreuses notations ou références évoquant l’oeuvre, essentiellement les poèmes, d’Alfred de Musset. A la suite de ces échos multiples et répétés, la curiosité nous a poussé à étudier les correspondances qu’il pouvait exister entre eux et aussi dans leurs vies. Ainsi Pierre Loti semble un jeune frère de son prédécesseur. Et l’on sait combien la recherche des « frères » pour Pierre Loti est importante, après la disparition de Gustave son aîné. Mais la postérité de ces deux écrivains court dans le siècle et on la retrouve dans l’oeuvre d’un écrivain majeur de la littérature française, Marcel Proust.
ملخص الجهاز:
Or au fil de la lecture des textes des œuvres de Pierre Loti, Aziyadé, le Journal, le Roman d’un enfant en particulier, apparaissent de nombreuses notations ou références évoquant l’œuvre, essentiellement les poèmes, d’Alfred de Musset.
Des allusions parsemées dans son œuvre laissent à penser qu’il serait intéressant de regarder ce que Pierre Loti (1850-1923) retient d’Alfred de Musset (1810-1857), si son intérêt se prolonge au-delà de sa jeunesse et quels points communs ils pourraient avoir – à quarante ans de distance temporelle.
2. 2 Les voyages et le soleil Si la sensibilité du jeune Julien Viaud, alias Pierre Loti ou Loti en littérature, est marquée par la sensualité qui émane des vers de Musset, d’autres vers nous font croire que le poète avait un don pour anticiper l’avenir de Loti.
Oui, j’aime fort aussi l’Espagne et la Turquie Je ne hais pas la Perse, et je crois les Hindous De très honnêtes gens… (Musset, 1947, 167) Un monde lointain apparaît : avec la Turquie et la Perse et encore l’Inde, pays fabuleux qui continuent d’enchanter l’imagination, d’autres rêves façonnent la sensibilité du jeune homme et s’ajoutent aux « colonies », ainsi « un fruit des colonies, un oiseau de là-bas, un coquillage devenaient(…) des objets presque enchantés » (Loti, 1999, 86) et à la Limoise « Des impressions de Brésil surtout » (Ibid.
Car Loti n’est pas un vulgaire imitateur de Musset, rien dans son œuvre ne permet de croire cela, mais sa sensibilité a été en symbiose avec celle du poète et l’a révélé à lui- même.