چکیده:
La Chouette aveugle de Sadegh Hedayat, auteur iranien, qui appartient à la catégorie des œuvres dites « noires », se fonde sur une inspiration nihiliste. Malgré l’influence indéniable de la philosophie nihiliste dans la création de cette œuvre compliquée, il n’y a aucune étude cohérente qui traite ce sujet de différents points de vue. Ce qui est certain, c’est que Hedayat était un lecteur attentif des œuvres des philosophes nihilistes et aussi des œuvres littéraires qui s’en étaient inspirées. Il semble avoir longuement médité sur l’apport des idées et des conceptions désespérées et nihilistes qui viennent de la lecture d’Ivan Tourgueniev, de Fedor Dostoïevski, d’Arthur Schopenhauer ou de Friedrich Nietzsche, et d’autres encore. Le caractère absurde de La Chouette aveugle prolongerait cette aspiration nihiliste. De la philosophie nihiliste, Sadegh Hedayat retient quelques traits caractéristiques et les développe d’une manière personnelle. Alors, il écrit un récit onirique qui évoque l’existence du mal de différents points de vue. Dans ce travail de recherche, nous essaierons d’approfondir l’aspect nihiliste de La Chouette aveugle tout en vérifiant tous les éléments qui témoignent de l’omniprésence du néant dans le récit. Dans cette perspective, nous étudierons tout d’abord l’existence du mal dans cette œuvre qui est concrétisée par quatre éléments: la souffrance physique, la maladie morale, l’empoisonnement progressif et la puissance maléfique. Nous approfondirons, ensuite, le rôle de la notion de néant dans la progression du récit qui est incarné par la fascination de l’oubli, la hantise de la mort et la tentation suicidaire. Cette démarche marquera le rôle indéniable de la philosophie nihiliste dans la création de La Chouette aveugle.
خلاصه ماشینی:
Dans La Chouette aveugle, Hedayat prête à son personnage central un cheminement intérieur qui lui permet d’explorer ce que le nihilisme serait.
Dans cet article, nous essayerons de préciser les traces du nihilisme dans La Chouette aveugle, tout en trouvant des réponses pour les questions suivantes : Comment ce nihilisme déclaré se fonde-t-il sur une réflexion sur l’existence du mal, sur un doute métaphysique radical et enfin, sur un attrait irrésistible pour le néant, l’anéantissement?
Même avant la création du mot « nihilisme », Goethe en avait traité l’idée, au XVIIIe siècle, quand il affirmait la supériorité du néant sur l’existence : « […] tout ce qui existe est digne d’être détruit ; il serait donc mieux que rien n’existât.
Cette souffrance permanente est la manifestation de l’existence du mal - moral et physique -, accompagné d’un lent empoisonnement qui serait provoqué par des sombres puissances surnaturelles, maléfiques et qui renfermerait le narrateur dans une situation tout à fait nihiliste.
Ce malaise, « le Mal du siècle », est reconnu d’une manière générale, dans la littérature, comme une souffrance interminable, envie de l’isolement, dégoût de toute chose et enfermement dans la déception, tous les symptômes qui traduisent l’état d’un homme nihiliste.
Ce qui est dit par le narrateur de cette puissance maléfique qui paraît dominer sa vie dans La Chouette aveugle se présente comme une construction allégorique, dans laquelle Hedayat a peut-être tenté d’associer ce qu’il avait lu des écrits de Jung et ce qu’il a pu retenir des philosophes allemands, de Schopenhauer à Nietzsche.