چکیده:
Il est clair au premier abord, que les notions d'humanisme et de mysticisme s'inscrivent en porte à faux. Sommairement exposées, les définitions respectives des deux termes induisent en effet une indépassable (et surtout imparfaite) symétrie. Définie selon les canons occidentaux, l'humanisme installe l'homme au centre de l'univers et valorise principalement la relation horizontale de ce dernier avec ses semblables, tandis que le mysticisme sacralise la communion verticale entre les règnes humain et divin. Le présent article propose d'exposer, puis de dépasser (en partie), les termes de cette apparente dichotomie, en notant au passage, la singularité d'une telle synthèse. Une part importante de l'article sera consacrée au compte rendu synthétique (à certains égards critique) de notre problématique. Pour le reste, il s'agira de prolonger et de compléter notre synthèse en abordant le cas du poète iranien Sohrâb Sépehrî, dont le recueil Hasht Ketâb offre un terrain d'application idéal pour l'illustration de notre thèse.
خلاصه ماشینی:
Prolongement «moderne» du christianisme, il n’en revisite pas moins sa dynamique à partir et à travers un recentrage radical de ces thèmes privilégiés autour de la figure désormais ordonnatrice de l’homme: sa dignité étant accrue, sa liberté devient radicale ; son amour de Dieu, inspiré par la grâce et la charité divine, influencé par la relecture des textes anciens chargés de sagesse traditionnelle, se métamorphose en participation à l’universel «mouvement de la nature» ; le mysticisme chrétien, quintessence spirituelle de la perception de Dieu, expérimentation particulière du mystère du Christ, gagne une coloration terrestre, se dilue en partie dans la finitude de la perception humaine sans pour autant renoncer à la transcendance.
La période dite islamique élabore pour sa part une relation mystique triangulaire entre l’homme, son semblable, et Dieu, dans laquelle la réciprocité du lien interhumain est exclusivement orientée vers le créateur.
1220), Mawlânâ (1207-1273) ou Saadi (1193-1292) constituent à eux seuls une impressionnante triade de poètes dont l’immense créativité, la singulière attention qu’ils ont portée à l’intériorité humaine et au parcours de l’homme sur la voie de son perfectionnement spirituel, suffit à les classer en tête des humanistes de la seconde période.
C’est cette volonté de symbiose avec le principe divin qui habite les poètes mystiques de l’Iran, pour qui la participation à la relation triangulaire entre l’homme, son prochain et Dieu était et reste, nous l’avons évoqué, essentiellement orientée vers le transcendantal divin.