خلاصة:
La lecture de La Recherche conduit à la conclusion suivante : Proust reproduit son siècle. Ce dernier s’intéresse à la peinture de son époque et veut la reproduire dans son texte. Des tableaux de Gustave Moreau (1826-1898) paraissent avoir inspiré l’auteur et édifient la conception fondant À la recherche du temps perdu sur une séparation des deux moi : l’un social et l’autre artiste. Le romancier s’identifie sur ce point à l’oeuvre de Moreau et voit son idée réincarnée dans Le Chanteur persan. Des affinités profondes existent entre les deux artistes. Et Le Chanteur persan de Moreau définit enfin le poète proustien comme unissant le temps et l’espace, une abstraction rimant avec l’art, la littérature et l’intemporalité. D’autres oeuvres de Moreau servent aussi de modèles à Proust et bâtissent le peintre imaginaire de La Recherche : Elstir. Les toiles de Moreau jouent ainsi un rôle essentiel lors de la formation de l’univers artistique proustien. Le lointain poète persan constitue de la sorte un idéal artistique que le romancier adopte afin de bâtir son chef-d’oeuvre.
ملخص الجهاز:
Nous pourrions ainsi étudier Gustave Moreau et son influence sur le texte proustien, nous verrons qu’il existe des affinités profondes entre le peintre et le romancier et que Le Chanteur persan de celui-là inspire l’écrivain.
Afin de voir l’influence de l’art de Moreau sur celui de Proust et la présence de ses tableaux dans La Recherche, nous verrons d’abord la description du Chanteur indien et nous comparerons à ce propos les textes des différents critiques tels que K.
Les tableaux de Moreau se reconnaissent également dans l’œuvre du romancier qui n’a pas connu le peintre lui-même comme nous venons de le dire.
Le romancier édifie ses artistes imaginaires d’après ses théories exprimées dans le Contre Sainte-Beuve et Elstir, le peintre imaginaire de La Recherche, représente cet idéal créateur : « L’environnement social d’Elstir et de ses œuvres a pour fonction de mettre en relief la thèse de Contre Sainte-Beuve selon laquelle il faut distinguer entre l’homme (le moi superficiel) et l’œuvre (le produit du moi profond), c’est-à-dire entre la conversation et l’art » (Kazuyoshi Yoshikawa, 2004, p.
). Cette ressemblance entre Proust et Moreau est encore plus frappante et s’observe dans La Recherche, lorsque nous étudions le peintre imaginaire du texte : Elstir qui « a connu une période très mondaine, surtout si l’on songe à Moreau chantant des airs de Rossini dans les salons mondains et aux farces de Tiche ou de Biche dans les salons d’Elstir » (Johnson Jr.