خلاصة:
Le récit de voyage est un témoignage assez direct que donne un voyageur sur le parcours qu’il a accompli. Pierre Loti, écrivain romantique et voyageur célèbre, nous a laissé, dans un remarquable ouvrage, Vers Ispahan (1904), un compte rendu de son seul voyage de trois mois en Perse, du Golfe Persique à la mer Caspienne ; un bon récit de voyage, où l’on pourrait suivre étape par étape le voyageur.
Cette étude nous révèle l’image que Loti a donnée de l’Iran et des Iraniens du début du XXe siècle, tout en insistant sur le fait que chez lui, le recueil des données ne comporte guère d’objectivité et de rigueur scientifique ni de souci méthodologique. Chez Loti, tout ce qui arrive au cours du voyage s’efface au profit de tout ce qu’il veut voir lui-même. Et, bien qu’il arrive à constater un dualisme social et culturel qui se fait jour peu à peu, et qui essaie de s’adapter à la vie européenne, il donne beaucoup d’importance à ses rêveries, même lorsqu’il essaie de décrire des faits concrets ; il tend à se faire des idées générales à partir de quelques observations passagères et nous invite à partager ses plaisirs en même temps que ses peines.
ملخص الجهاز:
Plus moyen ici de cheminer tranquille en rêvant, ce qui est le charme des déserts unis et monotones; dans cet horrible chaos de pierres blanches, où l’on se sent perdu, il faut constamment veiller à son cheval, veiller aux mules, veiller à toutes choses; - veiller, veiller quand même, alors qu’un irrésistible sommeil commence à vous fermer les yeux (Loti, 1978, 21-22).
Après deux jours d’épreuves pénibles, Loti retrouve un grand calme soudain tout en échappant au vertige des abîmes, au danger des chutes dans le vide noir ; il sort enfin de l’étouffement des vallées de pierre et découvre « le premier étage de la Perse » : « On est en plaine, écrit-il, une plaine suspendue à mille ou douze cents mètre d’altitudes ; et, au lieu du désert comme en bas, voici la campagne fleurie, les champs de blé, les foins qui sentent bon.
A son arrivée à Abadeh, « la première ville depuis Chiraz », Loti trouve l’occasion d’une description assez détaillée des femmes qu’il a rencontrées : Les femmes d’Abadeh ne portent point le petit masque blanc percé de trous, mais leur voile est on ne peut plus dissimulateur : il n’est pas noir comme à Chiraz, ni à bouquets et à ramages comme dans les campagnes, mais toujours bleu, très long, s’élargissant vers le sol et formant traîne ; pour se conduire, on risque un coup d’œil, de temps à autre, entre les plis discrets.