خلاصة:
Le récit autobiographique comme l'expression d'une recherche identitaire, nous offre une ouverture sur les aspects psychologiques et sociologiques de la construction identitaire de son scripteur qui cherche à dire toute vérité sur sa personne. Il dit toujours quelque chose des appartenances et références familiales et sociales de son auteur, des différences éventuellement subies ou au contraire revendiquées par le "je"; au sein d'interaction avec les "autres", puisqu'il n'y a pas d'identité du "je" sans identité du "nous". Toutefois, la formation de l'identité individuelle déborde la seule reproduction des modèles et des rôles sociaux qui définissent l'identité psychologique et sociale. La mise en mots et l'écriture de sa vie impliquant la subjectivité, l'identité que propose le récit de vie autobiographique porte inévitablement la marque d'une représentation subjective de soi, bien loin de l'intention de dire la vérité sur soi.
La présente étude, basée sur l'étude du récit autobiographique telle qu’elle est pratiquée par Annie Ernaux, a analysé la construction textuelle du sujet écrivant; la construction identitaire telle qu'elle se lit dans le texte, considérée comme l'expression d'une certaine vérité de l'auteur.
ملخص الجهاز:
Du fait même de cette vision rétrospective de sa propre histoire, des souvenirs nécessairement lacunaires qui la portent; du fait aussi de la traduction en mots de ses souvenirs, le récit de vie est une reconstruction ; et chacun construit son texte avec ses matériaux ; avec sa manière à lui de les percevoir, de les utiliser, de les choisir, de les organiser, de leur donner forme et mouvement ; finalement de les faire revivre ou plutôt, vivre à nouveau.
En fait, je passe beaucoup de temps à m’interroger sur l’ordre des choses à dire, le choix et l’agencement des mots, comme s’il existait un ordre idéal, seul capable de rendre compte d’une vérité à propos de ma mère – mais je ne sais pas en quoi elle consiste – et rien d’autre n’existe pour moi, au moment où j’écris que la découverte de cet ordre-là (1987, 43-44).
Ernaux se décrit comme incapable de réécrire l’histoire de la mort de son père puisque la version définitive ou plus précisément l’ordre des mots a été trouvé par l’écriture de La place : « je ne peux pas décrire ces moments parce que je l’ai déjà fait dans un autre livre, c’est-à-dire qu’il n’y aura jamais d’autre récit possible, avec d’autres mots, un autre ordre des phrases » (Ibid.
Malgré la résistance à la littérature pour la littérature, dans Une femme, Annie Ernaux affirme : « Mon projet est de nature littéraire, puisqu’il s’agit de chercher une vérité sur ma mère qui ne peut être atteinte que par des mots » (Ibid.