Abstract:
L’arbre est thème récurrent dans les textes sacrés, dans l’antiquité, dans la littérature et la peinture. Il est doté d’une part cruciale qui l’inscrit dans une dimension universelle, laquelle dimension en fait un archétype cher à l’écrivain francographe Tahar Ben Jelloun. Soit dans ses poèmes, soit dans ses romans, l’arbre est fortement présent en tant que donné géographique, naturelle, euphorique et en tant que donnée fictive. Il peut même aller jusqu’à devenir un déclic, un personnage, un porte-parole qui nourrit l’action par son dynamisme et par sa vitalité. Mieux, il en va de même pour devenir un lieu propice au fantastique et à l’étrange. L’olivier, le palmier, l’arganier le figuier corroborent, chez Tahar ben Jelloun, la quête initiatique, l’attachement à la terre et la quête de l’identité dans un monde problématique ; d’où donc la valeur symbolique de l’arbre qui, de par sa verticalité, mime l’action humaine et résume la cyclicité et le mouvement cosmique. Chez Tahar Ben Jelloun, l’arbre est perçu comme un père et une mère nourriciers, comme un mythe, comme un témoin oculaire de la tyrannie et de la supercherie, de la splendeur et de la misère et du simulacre social.
Machine summary:
"L’olivier, le palmier, l’arganier le figuier corroborent, chez Tahar ben Jelloun, la quête initiatique, l’attachement à la terre et la quête de l’identité dans un monde problématique ; d’où donc la valeur symbolique de l’arbre qui, de par sa verticalité, mime l’action humaine et résume la cyclicité et le mouvement cosmique.
Etant un thème fort présent chez Tahar Ben Jelloun, l’arbre prend de multiples facettes et assure différentes fonctions : il est source de fantastique et de surnaturel, comme il est d’une grande charge symbolique et d’une grande vitalité dans le poétique et le romanesque de cet écrivain public qui opte pour le mélange de l’oral et du scriptural, pour l’enchevêtrement des thèmes et la pluralité des voix.
L’arbre est l’axe du monde et autour de lui s’organise le cosmos vivant, il est tout de même témoin des cycles de l’année, du caractère irréversible du temps Il est un être en perpétuelle évolution et en perpétuelle communication avec les trois niveaux du cosmos : le souterrain avec ses racines, la terre via son tronc et le ciel grâce à ses branches supérieures : « L’arbre se trouve associé aux eaux fertilisante, il est arbre de vie »1).
En effet, après la naissance de l’enfant dans un espace réel (chapitre2), le chapitre 4 nous livre une naissance de l’enfant dans le cimetière Bab Ftouh, cet espace qui est perçu comme un village immobile et peu effrayant pour les protagonistes de l’errance : Yamna, Sindibad et Boby : « Cimetière de Bab Ftouh […] un lieu paisible où coule un filet d’eau provenant d’une source protégée par le plus vieil olivier »p."