Abstract:
Ce n’est pas si surprenant que l’on trouve dans le textile historique de l’oeuvre la plus estimée de Malraux, La Condition humaine, les traces des instances philosophiques. Ce roman dépasse le dogmatisme d’un soi-disant roman de témoignage. Il s’oriente vers les catégories plus souples et moins restreintes tel que le roman philosophique, alors même que l’apparence n’en dirait pas beaucoup sur l’indicible philosophique. Le stoïcisme prêche l’existence d’un souffle divin régissant l’univers tout entier et attribue un rôle considérable à la sagesse dans la purification de l’homme. L’épicurisme est une morale qui était mal compris et interprété en tant qu’une discipline recherchant du plaisir. Dans cet article, nous essayerons de trouver les postulats stoïciens et épicuriens les plus conformes à cette signification afin de catégoriser les éléments qui déterminent la place de ces philosophies dans le roman. Nous allons faire appel aux principes systématiques qui pourront être efficaces pour nuancer la syntaxe thématique de l’oeuvre afin de déterminer les penchants stoïciens et épicuriens des personnages. Cela nous permet ainsi de mieux cerner l’antagonisme le plus profond, le plus vrai de ces personnages et la valeur que Malraux assigne à ces attributs. Ce dernier expose deux philosophies antagonistes pour en dégager la voie du salut et de la rationalité.
Machine summary:
Bonheur et destin En ce qui concerne La Condition humaine, cela caractérise bel et bien la démarche suivie par les Chinois et la morale qu’ils entreprennent pour soumettre l’effervescence sentimentale à la rationalité qui, seule, serait en mesure de faire échouer les visées mercantilistes des Occidentaux dont la morale est basée sur les désirs irrésistibles et passionnels de toujours plus.
Tous les personnages sans exception, si différents soient-ils, nous posent la question du sens de leur vie et de la nôtre, perdues dans l’univers indifférent, accrochées sans que quiconque l’ait voulu à un moment de cette terre minuscule, de cette histoire humaine où chacun pourtant doit subir ou assumer, pour lui-même, son destin (Gaillard, 1970, 84).
Le Chinois accepte son destin comme la force régissant la nature dans la mesure où il cherche à établir une cohérence entre la nature humaine et celle universelle pour vivre en harmonie totale avec et selon l’expérience des événements naturels.
Dans cette 38 Études de langue et littérature françaises perspective, la patience et la tolérance devant les douleurs de la vie sont des qualités indéniables pour un vrai stoïcien comme Gisors qui reprend le plus tôt possible le rythme naturel de sa vie au retour au Japon où il continue sa carrière de sociologie.
Il découvre le suicide comme un acte tout à fait raisonnable mais aussi il S to ïcisme et Ép icu risme, le p rin cip e d ’un e cau sali té an tago niste 39 le trouve même nécessaire dans les conditions où l’homme ne peut pas accomplir les projets de sa vie et désire sauver sa liberté.