Abstract:
Femme de Lettres et célèbre pour ses correspondances, Madame de Sévigné porte au sublime l’art épistolaire. Ayant reçu une formation intellectuelle, morale, et littéraire qui lui assurent un rang élevé, elle montre des qualités remarquables et en avance sur son époque. Par sa finesse d’esprit et sa clairvoyance, elle fait allusion aux événements d’actualité qui touchent la conscience du lecteur. Cette femme avant-gardiste considère les affaires d’un point de vue original et moderne par rapport à ses contemporains. Ses lettres sont un moyen de communication et de diffusion d’informations dans lesquelles non seulement elle échange des propos et des critiques francs et sévères sur les événements, mais aussi elle se sert d’un style fluide, rapide et simple. Dans cet article, nous avons abordé les réflexions de Madame de Sévigné sur l’état social du pays. Les aspects modernes qui se dégagent de son style et la manière exceptionnelle qui révèle son talent du journaliste dans la rédaction des lettres sont également étudiés. Et enfin, nous avons vu que sa préférence pour les éléments romantiques tels l’humanisme et le sentiment révèle aussi la modernité de Madame de Sévigné en tant que femme avant-gardiste.
Machine summary:
Ses lettres sont un moyen de communication et de diffusion d’informations dans lesquelles non seulement elle échange des propos et des critiques francs et sévères sur les événements, mais aussi elle se sert d’un style fluide, rapide et simple.
Mais, leur succès littéraire et définitif est dû en grande partie aux éloges de Voltaire selon qui Madame de Sévigné est «la première personne de son siècle pour le style épistolaire, et surtout pour conter des bagatelles avec grâce» (Voltaire, 1957, 1011).
Femme savante et compétente, elle fait entrer dans ses lettres les grands de son monde aussi bien que les gens du peuple, à l’époque où l’Histoire n’est que l’affaire des rois et n’atteint pas le peuple.
Comme dans la lettre datée du 4 mars 1671, parfois au lieu d’exprimer franchement ses sentiments, elle les cache par les points d’exclamation et renforce ainsi l’influence des phrases nées sous sa plume.
Il arrive souvent que la Marquise cite une liste de noms dans ses lettres qui l’aide à provoquer les détails les plus précis: «Le malheur voulut que ni Monsieur, ni Madame, ni Mademoiselle, ni Mmes de Soubise, Sully, d’Harcourt, Ventadour, Coetquen, Grancey, tout cela manqua par diverses raisons» (Ibid.
Peut-être ainsi, la Marquise essaie de faire réfléchir ses correspondants aux sujets désirés; la lettre du 6 août 1670 adressée à son gendre en est un bon exemple: «Est-ce qu’en vérité que je vous ai pas donné la plus jolie femme du monde?