Abstract:
Le désert est avant tout un espace géographique caractérisé par l'aridité de son climat. C'est à ce titre qu'il représente un lieu idéal pour l'épanouissement de la créativité littéraire. Lieu à la fois objectif et subjectif, le désert constitue un champ idéal pour le déploiement de l'imaginaire. La subjectivité s'y projette à sa guise, sur toute l'étendue d'un espace vacant, et donc peu contraignant, avec, en arrière plan, l'angoisse suscitée par l'immensité du désert. A ce sentiment oppressant, la dynamique compensatoire de l'imaginaire répond, en apportant quiétude et soulagement aux aventuriers aptes à relever le défi de la traversée concrète des étendues désertiques. Cette association est apparente chez l'écrivain iranien Ali Shariâti dont le livre intitulé Les Déserts introduit la thématique du désert avec l'acuité du regard d’un littéraire, voire d’un poète. Dans cet article nous avons essayé de relever, chez Shariâti, certains indices qui permettent d'étayer les modalités de la relation entre l'imaginaire humain et le désert.
Machine summary:
Cette association est apparente chez l'écrivain iranien Ali Shariâti dont le livre intitulé Les Déserts introduit la thématique du désert avec l'acuité du regard d’un littéraire, voire d’un poète.
Dans cette perspective, se manifeste chez ce contemplateur du désert qu'est Shariâti, mais également chez son lecteur, un désir d'exploration des contrées de l'Imaginaire.
Par leur omniprésence, par leur impact sur le regard, sur l’esprit et l’imaginaire de Shariâti, les éléments de la nature, de l’environnement habituellement associé au désert, recouvrent, nous-y reviendrons dans les pages qui suivent, une importance primordiale.
Ces éléments agissent, pour emprunter une image onirique, comme un pont menant vers l'infini céleste qui ouvre au regard, un vaste champ propice au déploiement l'imagination (thème auquel l'auteur a consacré la majeure partie de son texte).
Le silence confère aux choses grandeur et majesté ; ainsi les arbres du désert sont présentés comme (…) de braves déesses solitaires qui résistent héroïquement devant la cruauté de la nature, bien qu'ils soient condamnés, au terme du récit, à être brûlés.
). Un temps à l'abri des hommes, des objets mondains, et des tracas de sa vie quotidienne, le visiteur qui déambule dans le désert se réfugie, volontairement ou par la force des choses, dans les méandres de son imagination.
C'est aussi le destin du saule, symbole de l'immortalité, qui, bien que chéri par les autochtones du désert, se dresse devant les yeux du narrateur, avec des allures d'enfant battu de la nature.