Abstract:
Charhouz le voyant, écrit par l’auteur-peintre R.-J. Clot, ouvrage
assez inconnu du monde des lettres, est l'un des rares romans noniraniens
qui aient dépeint la ville de Téhéran. Outre le cadre spatial
original de ce roman, ce qui le rendrait encore digne d'intérêt critique,
est le rôle indéniable du tapis, que ce soit au niveau narratif qu'à celui
du contenu; au point que cet objet constitue le leitmotiv spatial de
Charhouz le voyant.
Dans ce travail de recherche, nous avons essayé de trouver les
fonctions principales du tapis et les possibilités sémantiques qui
résultent de chacune d’elles. Pour ce faire, nous nous sommes servies
de la géocritique de Bertrand Westphal comme méthode de recherche.
Dans un premier temps, nous nous sommes penchées sur les
caractéristiques représentationnelles du tapis (visuelles pour la
plupart), c'est ce que nous avons étudié sous la rubrique d'ekphrasis.
Dans une deuxième étape, nous nous sommes intéressées plus
précisément au tapis en tant qu'émetteur d'espaces fictionnels et avons
mesuré le degré de conformité de chacun avec le référent géographique
et en dernier lieu, nous avons essayé de retracer la forme du monde de
fiction que le tapis est chargé de donner à toute cette oeuvre
Machine summary:
Dans une deuxième étape, nous nous sommes intéressées plus précisément au tapis en tant qu'émetteur d'espaces fictionnels et avons mesuré le degré de conformité de chacun avec le référent géographique et en dernier lieu, nous avons essayé de retracer la forme du monde de fiction que le tapis est chargé de donner à toute cette œuvre.
Cela va peut-être à l’encontre de son atmosphère originale et du fait qu’il s’agit de l’un des rares romans non-iraniens contemporains (le seul à notre connaissance) qui ait dépeint la ville de Téhéran dans une grande partie du texte.
Il est à noter que la majorité des visions de Charhouz dans le tapis, concernent les moments où il se trouve à Téhéran et comme nous allons le voir, une grande partie des espaces représentés dans le tapis s’inspirent de paysages téhéranais, quelque déformés soient-il.
C’est donc une fenêtre ouverte sur le monde, mais cette fenêtre est selon nous tendue d’un voile plus ou moins translucide, par lequel l’auteur manifeste ses choix: il rend invisibles certaines parties du référent ou met en valeur les éléments qu’il décrit.
De ce point de vue, le tapis et les images qu’il représente, ne sont pas sans rappeler une carte où le voyant Charhouz voit un texte: le tapis est donc ici comparable aux cartes textuelles dont parle Westphal dans son autre ouvrage théorique.