Abstract:
L'orientalisme en tant qu'une discipline scientifique a été connu d'abord en
Europe avec les efforts des savants du Moyen Âge pour apprendre des langues
orientales dans les bibliothèques, mais avec la multiplication des récits de voyage
au début du XVIIe siècle, ce courant prend un nouvel essor et procure aux esprits
assoiffés d'avoir une connaissance plus proche et plus précise de l’Orient et des
Orientaux. Selon la critique post-coloniale présentée par Edward Saïd, dans son
livre L'orientalisme, l'Orient créé par l'occident, ce courant prend une nouvelle
forme de domination préparée par quelques écrivains, poètes et romanciers sous
prétexte de faire connaître l'Orient aux Occidentaux selon les stéréotypes de
l’Européen moyen du XIXe siècle. C’est avec cette manière de penser l'Autre que
l’Orient se forme dans l’esprit occidental, et montre un autre Orient, non
géographique, mais spécifique dans l’esprit et on s’aperçoit que l’Orient n’existe
qu’en tant que création de l’Occident. On s’efforce dans cette étude de monter à
travers quelques livres de ces écrivains comment cette démarche aboutit enfin à la
fin du XIXe et au début du XXe siècle au colonialisme politique, économique et
social de quelques pays africains et orientaux par des pays européens.
Machine summary:
"Mais, c’est avec Abraham Hyacinthe Anquetil-Duperron que le courant orientaliste reconnaît un essor sur le champ des connaissances sur l’Orient et les Orientaux : Toute l’étendue de l’Asie moyenne n’a été conquise par l’orientalisme qu’à la fin du dix-huitième siècle, lorsque Anquetil-Duperron et sir William Jones ont été capables de comprendre et de faire connaître les extraordinaires richesses de l’avestique et du sanscrit (Ibid.
C’est avec cette manière de penser que se forme le grand effort des gouvernements occidentaux pour dominer l’Orient et la Barbarie, ce qui se manifeste sous la théorie post-coloniale dans l’Orientalisme d’Edward Saïd¹.
Ainsi, explique Edward Saïd, le discours orientaliste nous en dit plus sur l’Occident lui-même que sur l’«Orient », notamment dans sa manière de penser l’Autre; manière, position, qui est toujours déterminée par un sentiment de supériorité et d’une manière générale, ce discours orientaliste nous informe sur le rapport entre Savoir et Pouvoir en Occident: «l’Orient a été orientalisé non seulement parce qu’on a découvert qu’il était "Oriental" selon les stéréotypes de l’Européen moyen du dix-neuvième siècle, mais encore parce qu’il pouvait être rendu oriental» (Saïd, 1978, 18).
Ce besoin de conquête des Orientaux par l’Occident est bien imaginé chez Chateaubriand, ce qui montre les premières traces du colonialisme occidental défini par un écrivain du XIXe siècle comme par un autre du XXe siècle : Dès 1810, nous avons un Européen qui parle comme le fera Cromer en 1910, soutenant que les Orientaux ont besoin de conquête, sans trouver paradoxal qu’une conquête Occidentale de l’Orient ne soit pas une conquête, après tout, mais la liberté (Saïd, 1978, 199)."