خلاصة:
La Fée aux miettes de Charles Nodier, publié à Paris, en 1832 est un récit qui peut se prêter à une double interprétation. Ce roman reprend un type de récit, très populaire à partir du XIXe siècle, en France, celui de «fantastique». L'objectif du présent article est de proposer l'application de l'approche psychanalytique au texte de La Fée aux miettes, basée, en grande partie, sur des apports de la psychanalyse freudienne et jungienne. Cette étude psychanalytique nous permettra d'offrir au texte de nouvelles dimensions interprétatives et de comprendre la dynamique que suggère l'écriture de La Fée aux miettes. Ce qui est raconté comporte deux faces, apparente et sous-jacente. Nous avons l'ambition d'analyser, en une première étape, le contenu manifeste du roman et à en découvrir le schéma narratif pour discuter, en une deuxième étape, le contenu fantasmatique de ce récit en essayant de déchiffrer des sources sous-jacentes de ces fantasmagories apparentes en rapport avec le travail de l'inconscient, cette face obscure de la psyché.
ملخص الجهاز:
Nous retracerons un certain parcours psychique à travers le discours conscient qui ne se dissimule pas facilement, comme l'avoue Nodier lui-même dans la préface de son roman: «Cette idée m'aurait rebuté de mon livre, si je n'y avais vu qu'un conte de fées; mais par une grâce d'état qui est propre à nous autres auteurs, j'en avais peu à peu élargi la conception dans ma pensée, en la rapportant à de hautes idées de psychologie où l'on pénètre sans trop de difficulté quand on a bien voulu en ramasser la clef».
Un récit d’initiation Le caractère fantastique du récit est tout au début, affirmé par l'auteur lui-même dans la préface de son roman : «Je vous déclare, dis-je, qu'après le plaisir de faire quelque chose qui vous soit agréable, je n'en ai point ressenti d'aussi vif que celui de lire, d'entendre raconter, ou de raconter moi-même une histoire fantastique».
Cette situation paisible va être dérangée par le départ de l'oncle de Michel dont les conseils l'initient à l'amour de la Fée aux miettes: «Si ton cœur s'ouvre à l'amour des femmes avant de me revoir, n'oublie pas […] que toute femme […] est moins digne d'amour que la naine de l'église».
En fait, ces précisions montrent que ce personnage surnaturel ne ferait pas partie du monde connu, mais d'un autre univers où toute transgression est permise comme, par exemple, dans ce roman, pendant la nuit de noce, lorsque la Fée aux miettes se métamorphose en la Reine de Saba, et que «la décoration élégante, mais simple, de la maisonnette fit place aux colonnades magnifiques d'un palais éclairé de mille flambeaux» (Nodier, 1968: 316).